Estrée

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Carte de Mathis Zundten, 1565, Gallica BNF
La plaine du Lendit et son environnement, avec la Montjoie à l'est et l'Estrée
Les montjoies de Paris à Saint-Denis d'après les restitutions du maréchal d'Uxelles au XVIIe siècle

L'Estrée est le nom d'une ancienne route qui allait de Paris à Saint-Denis.

Description

Du latin strata, devenu estrée en ancien français, chemin, route, grand chemin et chemin pavé[1].

Elle partait du centre de Paris, rue Saint-Denis, rue du Faubourg Saint-Denis, rue du Faubourg Saint-Lazare, passait par le Pas de La Chapelle et l'église Saint-Denys de la Chapelle, entre les collines de Montmartre et la butte Chaumont, continuait au nord, actuelles rue Marx Dormoy, rue de la Chapelle et avenue de la Porte de la Chapelle, traversait la Plaine-Saint-Denis ou elle croisait le chemin du Landy et traversait une partie de la plaine du Lendit ou Landit, jusqu'à Saint-Denis et la basilique Saint-Denis.

La Montjoie

La voie rencontre un petit tertre nommé Montjoie, lieu du martyre supposé de saint Denys. Pour l'historienne Anne Lombard-Jourdan ce tumulus aurait été un lieu de rassemblement économique et religieux des Gaulois, situé sur l'ancienne route de l'Étain[2].

Les montjoies

Au XIIIe siècle Philippe III le Hardi va faire édifier sept ou neuf, suivant les sources[3], croix monumentales, aux endroits ou il aurait fait des haltes en ramenant, en mai 1271, à l'abbaye le corps de Saint Louis, son père. Ces croix porteront le nom de montjoies.

  • La première croix aurait été située rue Saint-Denis, en face du couvent des Filles Dieu devant l'hôtel de l'Union Chrétienne[4], elle est dessinée sur le plan de Paris de Truchet et Hoyaux dit Plan de Bâle
  • La seconde croix se trouvait devant Saint-Lazare, à l'entrée de la rue Saint-Laurent[4], sur le plan de Paris de Truchet et Hoyaux dit Plan de Bâle on aperçoit deux croix simples à cet emplacement
  • La troisième croix était située au bout de la rue du Faubourg Saint-Lazare, angle actuel de la rue de la Chapelle avec la rue Marx Dormoy et la rue Philippe de Girard[4]
  • La quatrième croix était placée à la sortie de La Chapelle, on la désignait sous le nom de Première Croix[4] (première croix du Lendit), elle est dessinée sur le plan du terroir de St Denis en France et des paroisses de la Chapelle, d'Aubervilliers, de la Courneuve, de Stains, de Pierrefitte, de Villetaneuse, d'Epinay, et St. Ouën par P. Loriot
  • La cinquième, appelée la Seconde Croix[4] (du Lendit), était au nord de la Chapelle, elle est indiquée sous ce nom sur le plan de Roussel (1730) et sur le plan de Loriot
  • La sixième est attribuée à tort à la croix Penchée, qui n'est pas une montjoie
  • La septième croix, donc la sixième, était située à la pointe du Lendit, en face des fourches patibulaires[4], elle n'est pas dessinée sur le plan de Loriot
  • La huitième croix, donc la septième, ou Croix Saint-Quentin, du nom d'une petite église voisine[4], sur le plan de Loriot elle est sans nom et située sous le lieu-dit les Pointes de Cornillon et au dessus de la couture Saint-Quentin
  • Une neuvième croix, huitième, élevée à la mémoire des obsèques de Philippe-Auguste était située dans la plaine[4], je ne sais s'il s'agit d'une montjoie

Les montjoies étaient ornées de statues. Les dernières montjoies sont détruites dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.

Les Croix

La voie comporte, en plus des montjoies, des croix simples, comme la croix aux Fins (crux ad fines) ou croix Penchée et la croix Furon, indiquées sur le plan du terroir de St Denis en France et des paroisses de la Chapelle, d'Aubervilliers, de la Courneuve, de Stains, de Pierrefitte, de Villetaneuse, d'Epinay, et St. Ouën par P. Loriot.

Voir aussi

Notes et références

  1. [http://micmap.org/dicfro/search/dictionnaire-godefroy/Estr%C3%A9e dictionnaire Godefroy]
  2. Anne Lombard-Jourdan, Montjoie et Saint-Denis ! Le centre de la Gaule aux origines de Paris et de Saint-Denis, Paris, 1989
  3. [http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1976_num_134_3_2572 Les montjoies de la plaine Saint-Denis (compte rendu) Alain Erlande-Brandenburg]
  4. 4,0, 4,1, 4,2, 4,3, 4,4, 4,5, 4,6 et 4,7 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k345018 Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France (P.111-112)]